UROLOGIE
L’urologie est une spécialité médico-chirurgicale qui s’occupe de l’appareil urinaire et de l’appareil génital masculin.
Dynamique, elle sait appliquer de nouvelles technologies – comme la fibre optique et les ultrasons – pour mieux soigner ses patients.
Depuis longtemps, les urologues ont un lien fort avec la radiologie interventionnelle qu’ils font intervenir dans de nombreuses pathologies.
Activités opératoires :
1/ EMBOLISATION DE VARICOCELE :
La varicocèle est une varice testiculaire, le plus souvent à gauche, due à une incontinence (mauvais fonctionnement) de la veine spermatique.
Elle est très fréquente (10 à 15% des hommes) et le plus souvent sans symptômes.
Indications :
Quand la varicocèle est responsable de gênes, de douleurs ou d’hypofertilité, il faut la traiter.
Depuis 25 ans, les urologues de Montpellier proposent à leurs patients comme traitement de préférence l’embolisation.
Explication de l’intervention :
C’est une petite opération indolore, qui dure environ 15 à 20 minutes, sans cicatrice, réalisée en ambulatoire.
Dans le schéma ci-dessus, vous voyez la veine incontinente accompagnée de flèches rouges. Le reflux de cette veine cause la varicocèle. L’acte radiologique consiste à boucher cette veine avec du matériel occlusif et un liquide sclérosant. Sans alimentation, la varicocèle ‘sèche’. Les autres veines reprennent leur rôle normal.
Résultats :
Le taux de réussite en 25 ans d’expérience est de 99%. On n’a jamais constaté de complication, d’anomalie de la fonction sexuelle ou une baisse de la fertilité.
En cas de difficulté pour avoir un enfant (varicocèle et anomalie du spermogramme), dans notre expérience plus de la moitié des couples peuvent avoir un enfant dans l’année qui suit l’embolisation.
Illustrations :
légende photo
DIAGNOSTIC DE VARICOCELE A L’ECHOGRAPHIE :
Varices testiculaires volumineuses bien vues en écho-doppler (les couleurs représentent la varicocèle).
2/ EMBOLISATIONS ARTERIELLES :
a) Embolisation rénale :
Il s’agit de traiter des anomalies dans le rein tout en protégeant cet organe essentiel.
Indications :
– Les angiomyolipomes (tumeur bénigne du rein) ayant saigné ou de taille > 4 cm,
– Les hématuries (sang dans les urines) tumorales, post opératoires, post PBR.
– Les anévrismes > 20 mm.
– Les fistules artério-veineuses des artères rénales.
Explication de l’intervention :
Le traitement se fait par une petite ponction (1mm) de l’artère fémorale sous sédation et anesthésie locale. On introduit une petite sonde par laquelle on envoie des différents matériaux pour boucher (occlure) le vaisseau ou l’anomalie vasculaire responsable , tout en épargnant les vaisseaux sains qui nourrissent le rein.
Cette intervention dure 30 à 40 minutes et est réalisée soit en hospitalisation à domicile soit en dormant une nuit à la clinique.
Résultats :
Le taux de réussite est largement supérieur à 95% et les complications sur le rein traité ou générales sont exceptionnelles.
Illustration :
EMBOLISATION D’UN ANGIOMYOLIPOME DU REIN DROIT DE 7 cm, RISQUE HEMORRAGIQUE :
1 : L’angio-myo-lipome (AML) supérieur de ce rein est bien visible sous forme ovale et « un peu plus blanc » (photo de gauche)
2 : Une micro-sonde est placée dans l’artère qui nourrit l’AML (photo centrale)
3 : Résultats après embolisation : on voit bien l’absence d’alimentation sanguine de l’AML qui va « sécher » et qui va diminuer de volume.
Le rein sain reste bien vascularisé et a été respecté (aspect de « haricot » foncé).
b) Embolisation vésicale :
Organe plus fragile, la vessie aussi peut bénéficier de l’embolisation.
Indications :
– Hématuries après radiothérapie
– Lésion non opérable
– Hématurie symptôme (urine dans le sang)
Explication de l’intervention :
Elle est identique à l’embolisation rénale.
Résultats :
Plus de 95% de bons résultats. Pourtant, comme ce traitement vise les symptômes et ne traite pas la cause, c’est souvent nécessaire de renouveler l’intervention.
Comme les complications sont exceptionnelles, ceci est tout à fait faisable.
c) Embolisation prostatique :
Le traitement de référence de l’adénome prostatique, en cas d’échec des médicaments, est la résection chirurgicale trans-urètrale (TURP) réalisée par les Urologues.
Récemment, pour cette problématique, l’embolisation a été proposée afin de préserver certains aspects de la sexualité (éviter une éjaculation rétrograde). (CARNAVALE, PISCO 2013)
Indications :
– L’adénome prostatique quand il est volumineux peut être responsable de troubles urinaires : mictions fréquentes et jet « faible », mictions la nuit, rétention d’urine…
Explication de l’intervention :
Le traitement par embolisation est difficile et long mais pas douloureux (sédation) car les artères qui vascularisent l’adénome de la prostate sont particulièrement fines.
A partir d’une petite ponction (1mm) de l’artère fémorale on entre une sonde, dans l’intention de boucher les vaisseaux alimentant l’adénome avec de toutes petites sphères résorbables.
Résultats :
Ils ne sont pas encore bien définis, certaines études ont 80% de bons résultats. Ceci dit, dans notre expérience les succès sont moindres et nous restons plus prudents sur les indications que nous discutons avec les urologues.
Illustration :
EMBOLISATION D UN ADENOME PROSTATIQUE :
Sur les deux clichés (ballon dans la vessie) on voit que la microsonde est en bonne position pour emboliser les deux artères prostatiques avec des micro billes.
c) Embolisation penienne :
Indications :
– Priapisme traumatique : Il arrive qu’après un traumatisme du périné une petite artère du pénis se déchire, entrainant une érection prolongée et douloureuse (priapisme). Dans ce cas l’embolisation de la fuite permet de traiter ce phénomène sans altérer la puissance du patient.
Explication de l’intervention :
L’intervention se déroule de la même façon que l’embolisation rénale avec une courte hospitalisation de 24 heures.
Résultats :
Chez la dizaine de patients traités tous ont eu de bons résultats sans complications.
Illustration :
EMBOLISATION D’UN PRIAPISME TRAUMATIQUE CHEZ UN JEUNE HOMME :
On voit bien la fuite sanguine (« boule noire ») de l’artère « déchirée » et la guérison après embolisation hyper sélective (photo en bas à droite).
3/ STENTING DE LA VEINE RENALE (voir aussi néphrologie)
Très souvent la veine rénale gauche est comprimée dans une « pince vasculaire » physiologique. Le plus souvent, le patient n’est pas gêné.
Indications :
Rarement ce ‘Nut Cracker Syndrom’ peut être responsable de douleurs rénales gauches à type de colique néphrétique (sans calcul) et de sang dans les urines (hématuries).
Dans ce cas un traitement s’impose, classiquement c’est une lourde chirurgie du rein.
Récemment la possibilité de traiter cette anomalie veineuse plus simplement par la mise en place d’un stent dans la veine rénale gauche pour lever la compression a été proposée.
Explication de l’intervention :
Sous sédation légère on réalise une ponction et un abord veineux fémoral droit (trou de 2 mm) puis on repère la veine rénale gauche comprimée et dans la foulée un stent est mis en place. Cette procédure est réalisée en ambulatoire.
Résultats :
Depuis quatre ans, tous les patients traités par cette méthode ont eu une réussite immédiate avec guérison totale des symptômes.
La seule complication était un stent qui s’est légèrement déplacé au contrôle et qui a du être retiré par voie chirurgicale au pli de l’aine. Un autre stent a été ensuite pu être mis en bonne place.
Illustration :
SCANNER APRES TRAITEMENT : Stent dans la veine rénale gauche